Ecrit, pomé entre la lune et les etoiles. [Callie]

Un rayon de soleil filtrant entre les volets. Des yeux en amande qui s'ouvrent. Bill Liebermann emerge doucement. Un sourire nait sur ses lèvres. Il fait beau. Il fait chaud. Comment pourrait-il rester sous les draps après avoir entre-apperçut le temps splendide qu'il faisait dehors ? Non, il ne peut definitivement pas. Alors, il se lève, et s'etire paresseusement. La silouhette en caleçon du jeune homme entre dans la salle de bain. La porte de la douche se ferme derrière lui, tandis que l'eau brulante commence a couler sur la peau encore endormie du brun. Frissons de bien être. Quelques minutes de bonheure sous sa douche. Puis, une serviette autour de la taille, il se dirigea vers son armoire, ou un parfait fouillis regnait. Chantonant, il sauta dans un slim sombre, et enfila un de ses tee-shirt près du corps préférés. Ses cheveux coiffés tel une crinière de lion, il descendit, et savoura quelques instants la douceur chocolatée d'une tartine de nutella. Puis, il attrappa son i-pod, et sortit. Le soleil vint lui chatouiller la peau. Un sourire encore. Un sourire de bonheur.

Le jeune homme marcha, chantonant une chanson de Tonic, tout le long de son chemin. Puis il finit par s'arrêter, au milieu de la crique. Pourquoi ? Peut être parce qu'il venait d'être frappé par l'etrange beauté de l'endroit. Ombragé a certains endroits, laissant filtrer une lumière splendide a d'autres. Bill s'assit a terre, sortit de sa poche un crayon et du papier, et laissa glisser son regard autour de lui, comme pour s'impregner de cette beauté, pour mieux la faire ressortir mots, puis en musique. Alors, ses doigts glissèrent sur le papier. Ses paupières se fermirent et le jeune homme laissa cette magie operer. Sa voix s'envolait avec une étrange douceur dans les airs. Tout était silencieux. On aurait dit que même les arbres avaient arrêté de craquer. Que même les oiseaux avaient arrêter de chanter, pour ecouter cette mélodie divine qui s'échappait des lèvres fines de ce jeune homme aux yeux clos, bien loin, dans un pays surement merveilleux...

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Au réveil, Callie balaya du regard les murs blancs de son petit studio. Inutile de dire que le levé s’était fait douloureux, surtout avec cette clarté qui filtrait sans difficulté le vieux volet de sa fenêtre. Tant bien que mal, elle s’extirpa de son lit, et alla ouvrir ce fichu volet, la vue du dehors baissant de nouveau son moral... la vision d’un quartier pauvre était rarement source de bonne humeur. Mais au moins, il faisait beau. Ce matin là, Callie s’était dit qu’elle devrait peut-être encore aller chanter dans la rue comme elle l’avait fait la veille, certes, ça ne rapportait pas beaucoup, mais au moins ça l’occupait jusqu’à ce qu’elle ne trouve un travail qui lui convienne.

S’offrant un rapide petit déjeuné, et une douche bien méritée, Callie s’habilla bien rapidement, à savoir d’un t-shirt blanc, et de son habituelle jupe noire. A cela elle ajouta ses petites bottines noires, habituelles elles aussi. Callie ne roulait pas sur l’or, et il était rare qu’elle aille faire les boutiques pour s’acheter de nouveaux vêtements. Le plus important pour elle, c’était de pouvoir s’acheter à manger pour le lendemain, le reste était secondaire. Etui à guitare en main, elle passa la porte de son studio, et passa le couloir pour rejoindre la rue. Callie habitait en plein centre ville, mais ce n’était pas par ici qu’elle allait jouer, non, aujourd’hui, elle irait ailleurs, plus loin. Et c’est justement cette envie d’aller jouer ailleurs, qui la conduisit ici, à la crique.

A première vue, il n’y avait absolument personne. Pourquoi me demanderais vous, Callie s’y était elle aventurée ? Il n’y avait personne, cela ne servait à rien. Peut-être avait elle était frappée par l’envie de s’y rendre, pas pour jouer, mais juste pour s’y poser quelques instants… Ce fut quand elle avança d’avantage, qu’elle s’aperçut qu’il y avait quelqu’un, ou plutôt qu’elle entendit qu’il y avait quelqu’un. Effectivement, une voix venant d’elle ne savait où, arriva jusqu’à ses oreilles. Callie fut immédiatement… Séduite ? Peut-être. Ce n’était pas une voix qu’elle qualifierait d’ordinaire, il y avait quelque chose de plaisant et de curieux à la fois. Silencieusement, se frayant un chemin sur les rochers, elle arriva près de l’eau, et puis la source du chant était là, juste à sa droite, à quelques mètres à peine. Il s’agissait d’un jeune homme au style bien marqué. Forcément, ce jeune homme ne devait pas passer inaperçu lorsqu’il se promenait en ville, mais Callie ne s’arrêtait pas à son look, et se concentrait d’avantage sur sa voix. Lui ne devait pas l’avoir vu, il gardait les yeux clos, et chantait encore. Tant mieux.

Silencieusement, Callie posa son étui à guitare près d’elle, retira ses bottines, et s’asseyant, plongea les jambes dans l’eau fraîche. Elle se contenta de garder le silence, et d’apprécier, elle aussi les yeux clos, la légère brise qui s’égarait sur son visage et dans ses cheveux, tout en savourant la douce voix de son voisin.

Un son. Une note. Adossé contre son arbre le jeune homme laissait couler ce sentiment de pleinitude en lui, puis passer la barrière de ses fines lèvres pour enfin s'envoler dans les airs. Une mélodie. Qui dériva sur une de ses composition. Une chanson adressée a son frère. Sa moitié. Son autre. Son tout. Son Jumeau. Tom. La chanson s'appellait In Die Nacht. En allemand. Leur langue natale.

Du bist
Alles was ich bin
Und alles was durch meine Adern fließt
Immer werden wir uns tragen
Egal wohin wir fahren
Egal wie tief

Ich will da nicht allein sein
Lass uns gemeinsam
In die Nacht
Irgendwann wird es Zeit sein
Lass uns gemeinsam
In die Nacht.

Les deux jeunes gens avaient l'habitude de partager ce moment de bonheur tout les deux. Tom à la guitare. Et Bill lui chantant son amour. Ce lien indestructible. Indescriptible. Ce lien qui les unira à jamais. Ils le savaient tout deux. Et Bill sentait son coeur battre au rythme des mots qui s'envolaient dans les airs parfumés au bonheur et au rêve. Les yeux clos, l'image de son frère comme vision, le brun chantait, un magnifique sourire aux lèvres. C'était comme si le temps s'était arrété. Comme s'il était seul au monde. Un instant d'eternité. Un moment de bonheur intense.

Et lorsque la dernière note s'envola, le jeune homme n'ouvrit pas ses yeux tout de suite. Histoire de prolonger ce moment mirifique. Histoire d'ecouter cette note mourir dans les airs avec grace et magie. Puis doucement ses paupières se soulevèrent. Aveuglé par l'intense lumière du soleil, Bill cligna des yeux plusieurs fois, lachant un soupir de bonheur. Puis, il la vit. Elle. Assise au bord de l'eau, les pieds caressant le liquide delicieusement frais. Alors, légèrement honteux d'avoir été surpris dans cette transe, dans ce moment enivrant, le jeune homme sentit le rouge lui moner aux joues. Alors ils baissa les yeux un instant, avant de les replonger dans ceux de la blonde. Elle n'avait pas l'air moqueuse. Alors, doucement, le brun esquissa un léger sourire, avant de sourire plus franchement à la jeune femme.

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Plus un son, mis à part celui que faisait le léger vent dans les arbres. Le jeune homme venait tout bonnement de terminer sa chanson au grand regret de Callie, qui en aurait volontiers entendu d’avantage, mais elle se fit une raison, toutes les bonnes choses ont une fin. Alors, elle tourna la tête vers l’inconnu, et le voyant toujours les yeux clos, elle se prépara à l’accueillir dans le monde réel vu qu’à cet instant là, il semblait à des années lumières de la réalité. Elle prépara un doux sourire comme elle avait l’habitude de faire tout naturellement, et puis enfin, il ouvrit les yeux et la vit. Callie se mordilla la lèvre s’apercevant que la première réaction qu’il eut était de baisser les yeux par gène. Elle aurait sans doute réagit de la même façon si on l’avait surprise dans une telle situation, donc, elle garda son sourire doux pour l’instant où il relèverait les yeux. Et quand ce fut fait, il lui offrit un sourire. Callie eut comme un coup au cœur. Il y avait quelque chose de chaleureux dans son sourire, et elle aurait voulu le sentir encore…

Légèrement intimidée, on pouvait voir Callie remettre une mèche rebelle derrière son oreille les yeux s’égarant un petit instant ailleurs… Mais prenant son courage à deux mains, façon de parler, elle revint à son voisin, les joues légèrement rosies, et puis :

- Salut… Fit elle de son ton de voix habituellement bas.

Sur le coup, elle cherchait quoi dire. Se présenter ? Non ça ferait trop entreprenant. Se taire et le laisser tranquille ? A dire vrai, Callie avait bien envie d’engager une conversation, mais encore fallait-il qu’elle ne soit pas si timide. Pourtant, ce trait de caractère de prit pas le dessus sur la situation, et d’un autre petit sourire, elle fit :

- Tu as une voix très… Agréable, tu sais ?

Elle dit cela en joignant les mains pour commencer à se tortiller les doigts. On aurait dit une gamine qui voyait le père noël pour la première fois, et qu’elle ne savait pas lui faire la liste de ses cadeaux… Malgré tout, elle restait à le regarder, elle devait probablement lutter contre elle-même pour ne pas se montrer fuyante.

Le jeune homme continua de sourire un instant encore à la blonde. La nature avait toujours eu ce pouvoir, sur lui. Ce don à lui flanquer un sourire étoilé même lorsque tout allait mal. Et aujourd'hui en particulier. La beauté aveuglante de l'endroit l'avait frappé, lui faisant tout oublier. Sa vie. Sa douleur. Le noir. Tout. Il vivait juste l'instant présent, se delectant de cette brise d'une douceur infinie qui lui caressait tendrement le visage.
Après avoir regardé une nouvelle fois les ciel d'un bleu pur à lui couper le souffle, le jeune homme reporta son attention sur la jeune fille, qui glissa une mèche rebelle derrière son oreille. Puis, d'une voix douce, elle le salua. Et le son de sa voix vint chatouiller les oreilles du jeune homme, qui ne put s'empêcher de sourire une nouvelle fois.
Puis, d'un air peu assuré, elle confia au jeune homme qu'elle trouvait sa voix... agréable. Et bam. Les joues en feu, le jeune homme baissa une nouvelle fois les yeux. on ne pouvait lui faire de plus beau compliment...
Alors, il repondit doucement.

-Merci...

Un peu destabilisé par ce compliment inattendu, le jeune androgyne plongea ses yeux dans l'ocean de ceux de la blondinette.

-Je m'appelle Bill... Et toi ?

Il n'avait rien trouvé de mieux à dire, sur le moment. Peu être parce qu'en fait, c'était la seule chose qu'il avait eu envie de faire. Peut être parce que c'était l'occasion de connaitre enfin quelqu'un par ici. Peut être aussi parce que la jeune fille ressemblait vraiment à l'une de ses amies qu'il avait du laisser derrière lui. Bill aimait le contact avec les gens. Il ne se faisait pas souvent des amis, mais recherchait continuellement ce lien, ce lien profond d'amitié intense. Ce lien qu'il avait avec Eux, qui étaient maintenant à des milliers de kilomètres de lui. Un lien pas aussi fort qu'avec Tom, certes. Mais il en avait besoin. Et c'était peut être les raisons qui l'avaient poussé a demander à la jeune femme son prenom...

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Callie cessa de tortiller ses doigts lorsqu'elle entendit de nouveau le timbre de voix du jeune homme. Même sans qu'il ne chante, il avait ce on-ne-savait-quoi dans la voix qui vous donnait des frissons. Remarque, cet effet était peut-être uniquement réservé à notre petite Callie qui demeurait plus que toujours intimidée par cet être très différent des autres, différent au point de vu "physique" au premier plan, mais la jeune fille doutait que Bill, c'était son nom, ne cache rien d'autre sous une telle apparence. Toutefois, elle ne se montra pas si fuyante que ça lorsqu'il se présenta. Ces yeux d'un naturel affolés, demeurèrent fixent lorsqu'elle perçut le regard de Bill dans le sien qui lui demandait son prénom.

- Callie Rose...

Il était bien évident qu'ajouter son nom de famille dans une présentation spontanée n'était pas forcément d'usage, mais avec un nom comme le sien, Callie aimait l'imicer dans sa présentation. tout simplement parce que ça l'amusait, et d'un coté, elle trouvait ça joli, comme si son prénom était en fait un présom composé "Callie-Rose". Enfin bref !
Callie n'allait pas couper court là la "discussion", et puis, ils semblaient bien partis pour commencer à converser sur quelque chose, à la condition que l'un l'autre fasse des efforts, surtout Callie qui n'était pas très habituée à parler à tout le monde qu'elle pouvait croiser.

- Tu viens souvent par ici ?

C'était tout ce qu'elle avait trouvé, mais il y a un début à tout, et tout les débuts peuvent commencer d'une façon assez banale...

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