Bienvenue Will'

- Pffiou...

William Fergusson poussa un profond soupir, il venait de placer le dernier meuble du salon, et pas des moindre! Une comode, si énorme et lourde qu'on se demandait ce qu'il pouvait bien y avoir à l'intérieur. Lui-même n'en était pas certain...Etant donnée la précipitation avec laquelle il avait quitté Seattle. Il avait tout fourré dans des sacs, et aussi dans les tiroirs de cette imposante comode. Le jeune homme se demandait bien comment les déménageurs avaient pû la monter au dernier étage du bâtiment sans repartir pliés en deux. M'enfin...
Will' se laissa tomber sur son fauteuil en velour, héritage de son ancienne vie aisée auprès de ses parents. Il caressa l'accoudoir sans beaucoup de nostalgie, après tout c'est lui qui avait décidé de partir sur l'île. Et il ne le regrettait pour rien au monde. En effet, c'était bien le seul moyen pour retrouver celle qu'il aimait, et la ramener avec lui à Seattle.
Kate Evans.

- Bon...

Le brun se leva et s'étira. Il jeta ensuite un regard circulaire à la pièce, un peu de ménage ne serait pas de trop, mais il n'avait pas l'âme d'une fée du logis pour le moment. Il laissa donc tout en plan et se dirigea vers la cuisine.
William ouvrit le frigo, évidemment il n'y avait pas grand chose à l'intérieur mais il trouva tout de même de quoi se rafraîchir: une bouteille de jus d'orange, fraiche comme un glaçon. Il l'ouvrit et bu de longues gorgées. Le brun la reposa ensuite et s'essuya la bouche avec le revers de sa manche. Sa mère n'était pas là pour lui dire que c'était dégueu'. Il sourit. La vrai vie commençait, ici, sur cette île perdue.
Le jeune homme marcha vers la pièce principale qui faisait à la fois salon et chambre. Il se dirigea vers la baie vitrée, l'ouvrit et sortit.
Le vent soufflait dehors et il le décoiffa. L'air était frais. Will' s'accouda à la rembarde et s'alluma une cigarette. En dessous de lui, la ville. Cependant, il se demandait bien qui pouvait habiter dans le même immeuble que lui, car en déménageant il n'avait croisé encore personne dans les escaliers, sur le palier, ni même dans le hall d'entrée.
Le brun se demandait s'il était le seul à habiter ici, du moins ça serait compréhensible, c'était quand même le quartier pauvre.
Cependant, il avait vu sur les boites aux lettres, un autre nom que le sien. Il ne s'en souvenait plus trop mais il était presque sûr qu'il commençait par un "W". Le soleil brillait dans le ciel, le jeune homme décida donc d'aller faire un tour, on était dimanche, il ne travaillait qu'à partir de lundi. Et qui sait il croiserait peut-être Kate.
Mais il songea qu'elle habitait sûrement dans le quartier riche de l'île, étant donné sa condition sociale. Il n'allait pas aller la voir à sa maison, en plus il ne savait pas où celle-ci était exactement.
William réfléchi un instant, et se décida à aller tout de même voir dans ce quartier, histoire de repérer le terrain.
Le brun quitta le balcon, il attrappa sa veste en cuir sur le porte manteau ainsi que ses clés. Il sortit ensuite du studio et ferma la porte derrière lui.
Le palier était plongé dans les ténèbres et il chercha l'interrupteur à tâton, qu'il ne touva pas. Le jeune homme commença donc à descendre les escaliers dans le noir, au risque de se casser la gu*ule sur un grain de poussière.
Il fois arrivé dans le hall, sain et sauf, il sortit dans la rue et se dirigea vers le quartier riche de l'île.
Will' marchait les mains dans les poches de son jean encore plein de poussière du déménagement, c'est sur qu'il allait faire "tâche" s'il trouvait où habitait Kate.
Le jeune homme descendit la rue et arriva sur la grand place, il se sentait un peu bête maintenant, il n'avait aucune idée du chemin à prendre pour aller vers le quartier riche.

Bon.Bon.Bon.
Cette journée était vraiment mal commencée: premièrement il lui arriva quelque chose qu'il ne lui était jamais arrivée, oui, elle ne s'était pas réveillée et par conséquent elle n'avait pas pu aller faire son footing matinal, elle n'avait pas pu passer la matinée pépère dont elle avait besoin tous les jours et finalement et ce qui était le pire, elle n'était pas arrivée à l'heure au travail.
Tout s'expliquait simplement par le fait de la soirée VIP au Bodega, bien qu'elle y soit habituée elle y rencontra une vieille connaissance et biensûr elle ne manqua donc pas de mettre le feu à la soirée.
Bref.
En arrivant au port son chef ne fut pas spécialement content lorsqu'il la vit, et comme pour lui punir de son retard, il lui asigna un groupe de touristes classés C.
Les touristes classés C étaient les plus grands Chieurs de tous, les touristes classés A étaient les Adorables et les B étaient les "Bofbof". Cette idée de les classer leur était passée par la tête lors d'un dîner entre eux et depuis ils s'en servaient toujours.

Elle accompagna donc ces C, dans une croisière touristique autour de l'île, et ce fut sûrement le pire jour de tous: les enfants criaient, pleuraient, les parents se plaignaient de l'ennuiement deses enfants.
Que voulaient-ils? Que le ferry commence à faire des loopings où quoi?!
Non, vraiment, elle ne pouvait plus les supporter.
Deux heures plus tard, lorsqu'elle descendit à terre elle courrut à l'agence pour se réfugier d'un jeune touriste qui n'avait cessé de la regarder durant tout le trajet.
Ses collègues trouvèrent cette situation des plus amusantes, tandis que de son côté Evy' s'était vraiment cru en enfer pendant ces deux heures passées.

Petite leçon de morale!

Evèlyna reçu alors un appel de cette jeune femme qu'elle rencontra à la soirée et elles se donnèrent rendez-vous chez elle, celle-ci avait loué un appartement dans le quartier pauvre de la ville.
Mais malgré l'emplacement de cet appartement Evèlyna n'eut aucun mal à y aller: elle n'était pas du genre à classer ses amis selon leur classe sociale.
La jeune femme rentra donc chez elle et se doucha puis vêtit un jean slim noir et un haut ajusté au bas de sa poitrine et qui tombait au niveau des cuisses.

Puis elle quitta sa maison et démarra sa voiture.
Après un petit quart d'heure de route elle se trouva enfin dans le quartier pauvre. Malheureusement les indications qu'Élise lui avait donné n'étaient pas trop claires...
Elle tenta de l'appeller en vain. Puis finalement décida de faire un tour dans cette partie de la ville, son sac en main elle descendit une rue et débarqua sur la grande place...
Ce jour là il n'y avait pas grand monde... Juste un jeune homme sur la place et quelques personnes qui sirottaient un verre dans les terrasses de leurs bars.

Evy' s'assit sur un banc et alluma une cigarette.
Tandis qu'elle observait le jeune homme elle réalisa au fur et à mesure que celui-ci avait l'air perdu.
La jeune femme se leva et s'approcha de lui et lorsqu'elle fut à son hauteur elle lui demanda d'une voix chaleureuse:

- Avez-vous besoin d'aide?

William cherchait des yeux un panneau qui aurait pû lui indiquer la direction à prendre, mais il n'en trouva aucun. Le brun avait vraiment l'impression de passer pour un touriste égaré, mais comme il n'avait pas vraiment le sens de l'orientation il lui était difficile de se repérer dans un endroit qu'il ne connaissait pas encore très bien. Ca viendrait avec l'habitude.
Soudain, alors qu'il était sur le point de baisser les bras et de rentrer chez lui, il entendit une voix féminine à ses côtés:

- Avez-vous besoin d'aide?

Will' fût soulagé...enfin quelqu'un avait eut pitié de lui et allait le remettre dans le droit chemin. Surtout que ce quelqun était une femme et qu'en plus elle était jolie. Le jeune homme n'en fût pourtant pas intimidé, au contraire. Il répondit:

- Ah! C'est le ciel qui vous envoie! Oui, j'aurais vraiment besoin que vous m'indiquiez comment me rendre au quartier riche. Ce serait très aimable de votre part.

William n'aimait pas vraiment l'appelation "quartier riche" ni même celle de "quartier pauvre", cependant c'est comme cela que les gens d'ici les appellaient. Ces noms lui donnait l'impression qu'il existait des castes sociales, et le fait qu'il habitait dans le quartier "pauvre" ne faisait que renforcer le fait qu'il n'appréciait pas vraiment tout cela.
Bref, il allait enfin savoir où il devait aller et c'était le principal. Au moins il ne donnerait plus l'impression de descendre de la lune ou de quelconque autre planête du système solaire.
Le brun espérait seulement que la jeune fille qu'il avait en face de lui pourraît le renseigner suffisament et si ça ce trouve elle connaissait sûrement Kate, sa fiancée.
William accrocha un sourire charmeur à sa face et demanda, avec un ton qui aurait pû venir d'un gentleman:

- Mais...Vous connaissez sûrement Kate Evans? A vrai dire c'est elle que je cherche.

Will' decida qu'il en avait déjà trop dit et ne rajouta pas qu'elle était sa fiancée et qu'il comptait la ramener à Seattle. Ca aurait fait un peu trop histoire à l'eau de rose, même si c'est ce qu'il vivait en ce moment même.
Le jeune homme était nerveux, il ne cessait de bouger. Il sortait les mains des poches, les rentrait. Il se passait la main dans les cheveux... etc etc. Cette "quête" l'avait rendu vulnérable, autant par les émotions qu'elle provoquait que par la fatigue qu'elle engendrait. Il poussa un profond soupir et attendit la réponse de la demoiselle, essayant de paraître le plus serein possible, ce qui n'était pas gagné d'avance.

» Coktail de Bienvenue!