Chose promise... chose due [pv]

- La vie, c'est comme une boite de chocolat: on ne sait jamais sur quoi on va tomber.

Il était environ 14h00 et la jeune Evans était dans sa cuisine en train de faire des cookies. De derrière le comptoir, elle avait une vue sur la télévision du salon qui diffusait l'un de ses films préférés sur une chaîne du câble: Forrest Gump.
Une fois les cookies faits maison au four et tandis qu'une délicieuse odeur se répandait dans tout le rez-de-chaussée de la villa, Kate alla s'installer sur son canapé en attendant que la cuisson s'achève. Dix minutes plus tard, elle put les sortir du four et constata à vue d'oeil qu'elle avait remarquablement bien réussi. Les cookies étaient légèrement dorés, ronds et gonflés et les pépites de chocolat frémissaient délicatement, signe qu'il fallait encore attendre que ça refroidisse pour pouvoir y goûter.
Kate décida qu'en attendant, elle irait faire un tour dans sa piscine. Elle monta donc au premier et enfila un bikini. De retour en bas, elle attrapa sa guitare et la posa sur un transat, songeant qu'après une petite baignade, elle en jouerait un peu.
La jeune femme ne resta pas longtemps dans l'eau qui était un peu trop froide. Le soleil ne prit que quelques minutes à la réchauffer de ses rayons. Il faisait vraiment chaud pour la saison.
Pas un nuage à l'horizon. Pour l'instant...
Alors qu'elle jouait un air de Staind, la brune entendit la sonnette. Elle s'arrêta instantanément de jouer et fronça les sourcils, se demandant qui ça pouvait bien être. Quoi qu'il en soit, elle se leva, passa une serviette autour de son corps et alla à la porte. Elle l'ouvrit et son coeur fit un bond dans sa poitrine quand, au bout d'un quart de seconde, elle reconnut la personne face à elle. Kate poussa un petit cri de surprise et par réflexe, referma la porte à la volée.
Il lui fallut un petit moment pour se ressaisir et comprendre réellement ce qu'il lui arrivait. Son ex fiancé était là, juste derrière cette porte. Un tas de questions se bousculaient dans la tête de Kate. Comment avait-il fait pour la retrouver? Pourquoi? Depuis quand était-il là?
Lentement, la brune rouvrit la porte et porta son regard sur le visage du jeune homme. D'une petite voix et ne sachant pas trop quoi dire, elle se contenta de:

- Bonjour William.

William entendit des pas venant de l'intérieur, d'un instant à l'autre Kate allait ouvrir la porte devant laquelle il se trouvait, son coeur battait de plus belle. Allait-elle le reconnaitre? Il pensait que oui...mais elle l'avait peut-être déjà oublié.
Il se ressaisit et se dit que de toute manière, arriverait ce qui arriverait et qu'il faudrait qu'il s'adapte à la situation. Sur ce la porte s'ouvrit et en une fraction de seconde. Il prépara un sourire radieux. Seulement la porte se referma durant la même fraction de seconde, quelle coïncidence...Le jeune homme restait là, la bouche ouverte, il n'avait même pas eu le temps d'articuler un "salut" convaincant. Il n'était même pas sûr que ce soit Kate qui ait ouvert la porte, mais la personne avait l'air très surprise de le voir, cela ne pouvait donc être qu'elle.
La porte se rouvrit lentement. William pencha légèrment la tête pour suivre son ouverture et capter le regard de la jeune fille craignant que la porte ne se referme aussi sec.

- Bonjour William.

C'était bien elle. Il s'attendait quand même à moins de retenue de sa part. Il montra donc l'exemple, s'élança vers la jeune fille en tendant les bras, ouvrant la porte en grand au passage et s'écria:

- Saluuut! Ca faisait longtemps pas vrai?

Il ajouta:

-Qu'est ce que je suis content de te revoir tu sais. renifle. Huuummm, ça sent le chocolat! Tu fais un gâteau? Tu sais que j'adooore ta cuisine!

Il enlaça tendrement Kate et la fixa ensuite dans les yeux. Le regard qu'il avait espéré croiser pendant tant de semaines etait là en face de lui. Il ne se sentait plus. Il souriait, ravi.
Il se détacha ensuite de Kate et entreprit de visiter sa demeure, non moins luxueuse que celle qu'il avait connue à Seattle. Le brun reconnaissait que le demoiselle avait très bon goût en matière de déco et il se plaisait toujours là où elle habitait. Surpris, il courût vers le jardin.

- Haann la chance! T'as une piscine! Et dire que j'ai même pas emmené mon maillot de bain! hihi Si j'avais sû!

William se retourna vers Kate, sa fiancée, il l'aimait vraiment plus que jamais, et maintenant il avait comme le sentiment que plus rien ni personne ne pourrait les séparer.
Ils étaient réunis, deux fêtards, deux drogués, deux alcoolos qu'ils étaient. personne ne pouvait mieux lui convenir que la brune qu'il avait en face de lui.

William dans toute sa splendeur! Toujours aussi... hum... speed! Lorsqu'il fit remarquer à Kate d'un air enjoué que ça faisait longtemps qu'ils ne s'étaient pas vu, la brune se contenta d'hocher positivement de la tête et de répondre à mi-voix:

- Six mois...

Elle n'arrivait même plus à parler! Tout en suivant du regard son ex-fiancé qui s'aventurait chez elle comme s'il y avait été invité, Kate referma la porte, ignorant les bras que lui tendait Will. Mais elle ne put échapper à l'étreinte après qu'il ait fait remarqué qu'il était content de la revoir et qu'il ait sentit l'odeur du chocolat.
Alors primo: pour le fait de se revoir, la joie n'était pas franchement réciproque. Enfin pour le moment, Kate avait surtout du mal à se remettre du choc que provoquait la venue brutale d'un élément si important de son passé.
Et secondo:

- C... c'est pas un gâteau... c'est des cookies.

La jeune Evans fut un peu troublée par le lointain souvenir de William et d'elle sur le comptoir de cuisine de sa villa de Seattle. Elle s’empressa de chasser cette image de son esprit, c’était vraiment trop malsain!
Pas sûr que Liam ait entendu la remarque de la jeune femme sur les cookies puisqu'il vadrouillait déjà jusque dans le jardin. Le "haaan" admiratif qu'il poussa indiquait qu'il avait trouvé la piscine (vu la taille, elle ne risquait pas de passer inaperçue >.<). Le reste de la réplique confirma la pensée de Kate. C'était bien la piscine.
Il y a quelques mois, ce n’est pas elle que ça aurait dérangé que mister Fergusson se baigne sans maillot de bain. Mais là... c’était différent. La demoiselle se surprit à observer le corps de son fiancé. Mhmmh... Toujours aussi... parfait!
Ne voulant pas être prise en flagrant délit de « relucage » et tentant de reprendre ses esprits, Kate releva son regard sur le visage du brun. Il était toujours aussi beau, ça elle ne pouvait pas le nier. Prenant un air un peu plus grave, elle s’avança jusqu’à la terrasse et lui demanda:

- William, pourquoi est ce que tu es là?

Will’ et elle, c’était fini. C’était du passé. Du moins c’est ce qu’elle pensait.

Lorsque William demanda à Kate si elle ne voulait pas qu'il vienne et si elle ne l'aimait plus les deux réponses étaient simples: non et non! La brune préféra ne rien répondre, sentant que si elle ouvrait la bouche, ce serait pour se mettre en colère et là, elle ne voulait vraiment pas.
Comment pouvait-il penser qu'il était le bienvenu? Si Kate était partie sans laisser de traces, c'était pour une bonne raison. Elle lui avait pourtant expliqué!Malheureusement, Liam était trop obstiné pour comprendre. Pendant très longtemps, Kate l'avait aimé et même après qu'elle ait du s'en aller. Mais au fil du temps, semaines après semaines, la jeune femme avait réussi à l'oublier, ou du moins à se faire une raison. A présent, même si elle gardait d'extraordinaires souvenirs de William, elle ne l'aimait plus. Plus comme avant.
Le jeune homme était maintenant sur le point de s'en aller. Adossée à la baie vitrée, Kate baissa son regard sur le sol, où était tombée sa serviette lorsque Will' l'avait enlacé. Ce dernier, à peine arrivé à la porte fit demi tour. La brune releva la tête, surprise, et rien qu'à la démarche de son fiancé, elle sut ce qu'il allait faire. Pourtant, elle ne bougea pas. Un baiser. Elle n'eut aucune réaction, elle restait complètement figée, ne sachant plus quoi penser. Finalement, exaspérée par le rire de William qui prenait vraiment trop la situation à la légère, elle rétorqua:

- Je ne sais pas comment tu as fait pour me retrouver et franchement, tu peux être tellement... tordu par moments, que je ne veux même pas savoir comment tu t'es débrouillé. Mais tu ne peux pas débarquer chez moi et m'embrasser comme si on s'était quitté la veille. Et ne me dis pas que tu es venu me voir parce que tu m'aimes! C'est par rancune que tu es là! Parce que même après six mois, tu n'es pas arrivé à digérer le fait que je t'ais rendu ta bague!

Kate était sûrement la personne qui connaissait le mieux William. La raison de sa venue lui était donc on ne peut plus claire. La jeune femme se dirigea vers son canapé et s'y assit. Elle enfouit son visage dans ses mains et resta quelques secondes silencieuse, afin de reprendre son calme. La jeune Evans regarda de nouveau Will et lui proposa d'une voix plus calme:

- Tu peux rester une heure ou deux. Mais après, je veux que tu t'en ailles.

La seule chose que Kate avait oublié de William, c'était sa capacité à passer du chaud au froid, des rires aux larmes et de la douceur à la fureur. Là, on avait le droit à un bel exemple de ce que ça pouvait donner lorsqu'il était énervé. Et encore, ce n'était rien à coté de ce qu'il était capable de faire quand il avait bu ou fumé. Dans ces cas là, il pouvait même devenir violent.
Kate le laissa vider son sac sans un mot. Elle resta sagement assise et le regarda se mettre dans tous ses états. La brune eut son premier pincement au coeur lorsque Will' lui dit qu'il l'aimait. Là, elle ne savait plus trop quoi penser même si elle restait convaincue que la rancune l'avait aussi incité à la retrouver. Deuxième pincement quand elle comprit qu'il avait carrément trouvé un appart sur l'île et que de surcroît, il était insalubre.
Le "Je ne pensais franchement pas ça de toi!" qu'il lui lança fit comprendre à Kate qu'elle l'avait déçu. Sur ce point, elle n'était absolument pas d'accord. Elle s'était toujours comportée de la façon qu'elle jugeait la plus juste. Si elle était partie à cause du procès, c'est parce que son père le lui avait demandé et qu'elle avait accepté. Si elle n'avait pas été d'accord avec son paternel, elle aurait refusé mais elle savait qu'elle avait fait le bon choix en partant de Seattle, quitte à y laisser celui qu'elle aimait.
Quand William fit la menace de s'en prendre à celui qu'elle aimait, la brune se leva et le fusilla du regard. Il n'avait pas intérêt. Tout de suite, Mike fut la personne à qui Kate pensa. En fait, cela la troubla un peu qu'il lui soit venu à l'esprit.
Liam se dirigea vers la porte qu'il franchit et qu'il claqua violement. Kate monta à l'étage et c'est avec la même colère qu'elle referma celle de sa chambre. Tendue, elle alla vers son dressing et enfila le premier débardeur qui lui tomba sous la main et fit de même avec le pantalon. C'est en enfilant une paire de ballerines qu'elle entendit à nouveau la voix de William. Kate alla jusqu'à la fenêtre pour voir sur qui il hurlait. Cette fois, c'était sur les voisins qu'il passait ses nerfs. La demoiselle dévala les escaliers, ouvrit la porte d'entrée à la volée, sans même la refermer et en passant devant ses voisins, le mari lui demanda:

- Tout va bien Kate?

Sans prendre la peine de se retourner, marchant à vive allure afin de rattraper William, elle répondit:

- Oui ne vous inquiétez pas!

Sur ce, le couple reprit son chemin et Kate arriva au niveau de Will. Elle lui prit fermement le poignet et le força à se retourner. La colère se lisait sur le visage de la jeune femme. Ses traits étaient tirés et son regard très expressif.

- Que tu m’insultes passe encore. Je comprends que tu sois déçu. Mais que tu t’en prennes à mes voisins: non! Et ils n’auront strictement rien à raconter quand tu reviendras! Parce que si tu comptes revenir, tu auras intérêt à te tenir à carreaux, à garder ton calme et à te comporter en ami! Dans le cas contraire, je t’interdis de remettre les pieds ici!

Kate commençait à avoir un peu peur. Elle ne pensait pas que William serait capable de lui faire du mal à elle, mais quand il faisait des menaces, elles finissaient par être exécutées.

- Quant à celui que j’aime, si tu lui fais quoi que ce soit, je te ferai regretter le jour où tu auras débarqué sur cette île!

Connaissant son ex-fiancée, William devrait savoir qu’elle en était tout à fait capable.

- Quant à celui que j’aime, si tu lui fais quoi que ce soit, je te ferai regretter le jour où tu auras débarqué sur cette île!

Et ça continue! Et lui qui pensait que les nuages noirs étaient bien lointains à présent, William se trompait complètement. Elle lui ferait regretter hein! Mais c'est lui qui allait lui pourrir la vie, la sienne et celle de son prince charmant!
Bref...Il fallait garder son calme, will était fatigué de sa journée, de sa dispute, et n'avait franchement pas envie qu'ils continuent à se crier dessus comme des poissoniers à la criée.
Le brun ferma les yeux un court instant, il dégagea ensuite son poignet de l'emprise de Kate, une fois libre il ajouta:

- Ecoute, je t'ai dit ce que j'avais à dire, voilà, maintenant...

William marqua une pose et reprit d'un ton plus colérique malgré lui.

- ...mais si je trouve ce mec je le défonce! Tu me pourriras peut-être la vie ensuite, mais saches que si c'est ton choix, et bien tu le regretteras plus que moi.

Sur ces mots il tourna le dos à la jeune fille, reprit sa marche une fois de plus. Il se demandait s'il réussirait à rentrer vivant chez lui ce soir là, étant donné la furie qui se trouvait derrière lui. Enfin...Il poussa un dernier soupir de soulagement, et avec un dernier regard à son ex-fiancée il lança:

- A la prochaine chérie!

Il envoya un baiser, mit ses mains dans les poches et sifflota un air des Beattles.
Les Beattles...les scarabés... les cousins des cafards quoi! Il allait les retrouver dans pas longtemps, il eut un petit sourire à cette pensée, William se demandait même s'il aurait le courage de retourner à son "appartement" ce soir, pour affronter ses ennemis les insectes.
Cependant il n'avait pas d'autre choix vu qu'il était fauché, comme les blés en cette saison.
C'était soit il se payait une nuit à l'hôtel, soit il mangeait correctement.
Will choisit la deuxième option, il n'aurait qu'à pulvériser du répulsif pendant une demi-heure, et espérer dormir ensuite avec l'odeur.
Mais qu'est ce qui lui avait pris de venir habiter sur cette put*n d'île!

Quand William se montrait aussi arrogant, Kate avait envie de hurler et de taper des pieds. Vous savez... un peu comme les sales mioches à qui on refuse de céder!
D'abord, Will insista sur le fait qu'il allait "défoncer" celui qui l'avait remplacé. Ce qui était crétin comme sujet de dispute car pour l'instant il n'y avait rien d'officiel avec qui que ce soit. Même si ces derniers temps, Mike comptait beaucoup pour Kate.
William enchaîna en lui disant que c'était elle qui regretterait le plus. Ca, ça restait à prouver. Les deux ex ayant tous les deux des caractères bien trempés et une détermination à toute épreuve, s'ils engageaient une petite guerre, aucun des deux n'allait en sortir indemne.
La cerise sur le gâteau fut la dernière réplique. "A la prochaine chérie!"
Le pire, c'est que monsieur Fergusson était passé maître dans l'art de savoir faire enrager la brunette. Déjà, il savait pertinemment qu'elle ne supportait pas les petits surnoms. Et les baisers qu'il lui envoyait... gnaaa! Si elle ne se retenait pas, elle le secourait comme un prunier jusqu'à ce que son petit cerveau se transforme en purée. (Façon de parler hein!)
La brune regarda son fiancé s'éloigner en le transperçant du regard. Elle serra les poings et cria:

- William!!! Tu fais chier, merde!!!

Oula... Pour que Kate devienne vulgaire, il fallait s'accrocher. Normalement, ça n'arrivait que quand elle avait un peu trop bu. Aussi loin que ses souvenirs lui permettaient de se rappeler, elle n'avait jamais parlé comme ça à William, même le jour où elle l'avait quitté.

- De toute façon, t'es pas près de le trouver...

Parce qu'il n'existe pas! Arf, ça faisait con comme réponse. Si Will apprenait que Kate était officiellement célibataire, il allait se montrer encore plus insistant. Alors même si elle avait horreur de mentir, Kate n'avait pas le choix.

-... tu crois peut-être que je vais te donner son nom?!

La jeune Evans repensa à l'habitation de William. Même si elle ne l'aimait plus, elle ne pouvait pas le laisser dans un trou pareil. La colère ne serait jamais assez grande pour qu'elle abandonne quelqu'un qui avait été à un moment ou à un autre, important dans sa vie.

- Will! Laisse moi te prendre une semaine à l'hôtel. Le temps que je te trouve un appart décent!

Aucun risque qu'il refuse! Intéressé par l'argent comme il pouvait l'être parfois, William n'allait pas dire non.

Comme il pouvait être prévisible parfois... Parlez lui d'argent et il deviendra amnésique des quelconques disputes que vous avez pu avoir avec lui. Alors pour une chambre d'hôtel... Kate aurait parié sa villa qu'il allait revenir vers elle. Une fois devant la brune, William lui répondit qu'il la laisserait faire et fut même curieux de l'hôtel qu'elle allait lui choisir. La jeune Evans soupira, se demandant dans quelle aventure elle était encore en train de se fourrer. Il y avait encore quelques minutes, elle subissait un choc en revoyant son ex-fiancé qu'elle n'avait pas vu depuis des lustres, ils s'étaient hurlés dessus, et voilà maintenant qu'elle lui proposait un toit. Des fois, elle se trouvait très bizarre comme fille ><'
Les filles normales, elles auraient regardé par le juda de la porte, les filles normales, elles n'auraient pas ouvert à leur ex-fiancé. Et puis même: les filles normales, elles ne seraient jamais sorties avec un gars comme William Fergusson! -__-
Bref, ce n'était pas le moment de se remettre en question. L'essentiel, c'était de se débarrasser de Will et vite! L'emmener à l'autre bout de l'île, le plus loin possible de chez elle. Kate réfléchit à l'hôtel qui se trouvait le plus loin de son quartier. Il y avait un motel à moitié en ruine, dans les alentours du quartier pauvre mais bon... Vu qu'il ne devait pas être mieux que l'appart de Liam, ça ne servait à rien de l'envoyer là-bas. Finalement, la réponse vint de la bouche du concerné. Le Plaza Art. Rien que ça... Et avec ça Môssieur?! Une Cayenne S peut-être?! Kate eut un petit rire sarcastique et regarda William d’un air de dire: «Baaah voyons!»
Surtout que le Plaza Art était à trois minutes en voiture à peine du quartier de Kate. Autant lui laisser les clés de chez elle pendant qu’on y était! Quoi que... La jeune femme réfléchit un peu. Avec le luxe de cet hôtel qui, précisons le, venait récemment de gagner sa cinquième étoiles, Will allait probablement y passer ses journées! Il y avait fort à parier qu’avec ça, mademoiselle Evans allait avoir la paix, du moins pendant une semaine!
Bon allez, va pour le Plaza!

- Oui je le connais. Et «bien», ce n’est pas exactement l’adjectif que j’utiliserais pour le décrire.

A 950 dollars la nuit dans une suite, on pouvait plutôt le qualifier de (très) luxueux! C’était d’ailleurs le seul hôtel de luxe de l’île et par conséquent: le plus cher. Tant pis, ça n’avait pas vraiment d’importance.

- Attends moi devant la voiture, je vais chercher la clé et mes papiers.

La voiture, William la connaissait. Il l’avait même conduit une fois, après l’avoir «empruntée» à Kate. Cette dernière retourna rapidement chez elle, prit ce dont elle avait besoin, mit le tout dans son sac et revint vers la voiture. Will attendait sagement devant la porte du siège passager.

- Je vais d’abord te déposer chez toi pour que tu ailles récupérer quelques affaires.

Kate s’installa au volant et jeta son sac à l’arrière. Pendant que Fergusson prenait place, elle chercha ses lunettes de soleil et les mit. Elle était sur le point de partir mais se rendit compte d’une chose:

- Où est ce que tu habites au juste?

Pendant que William semblait chercher quelque chose dans une poche de son jean, Kate enclencha la climatisation. La veille, elle avait eu la flemme de rentrer la voiture dans le garage ><' et maintenant elle était en train de cuire.
Heureusement, la clim fit vite son effet et tandis qu'elle rafraîchissait déjà l'habitacle, le brun dépliait le bout de papier. Lincoln Street. Connaît pas! Kate n'avait jamais entendu parler de cette rue. Elle devait être bien loin du quartier résidentiel de la jeune femme car cette dernière connaissait déjà la quasi-totalité des rues et avenues des alentours et ce nom lui était complètement inconnu. Mais comme le disait si bien Will', la demoiselle avait un GPS! Hé hé elle est pas belle la vie?! Kate sentit une pointe de sarcasme dans la voix de son ex. Elle savait que ce n'était pas que l'ordinateur de bord qui lui donnait ce petit sourire en coin. C'était la voiture et toutes les autres choses autour de Kate. Pourtant, cette dernière lui avait prouvé une infinité de fois que l'argent, elle s'en fichait pas mal, ça ne l'intéressait pas. Bien sûr, il était facile pour elle de dire ça: Plus on a de l'argent et moins ça a de valeur. Mais elle était très loin d'être en enfant pourrie gâtée et capricieuse. Elle avait même insisté lourdement auprès de son père pour ne pas aller en école privée, et ça depuis la primaire. Elle fit donc sa scolarité en public, loin de toute superficialité.
Parfois, Kate avait envie de tout lâcher. Fermer tous ses comptes en banque, se trouver un petit studio, une voiture pourrie dans le genre "pot de yaourt" et de vivre comme tout le monde, de se fondre dans la masse. Quand elle voulait prendre du recul, elle partait camper avec quelques amis au fin fond des bois, au bord d’une rivière, sans électricité ni eau courante. Le rêve!
La jeune Evans alluma le contact et c’est un petit bip qui indiqua que le moteur était en marche. En effet, comme tous les moteurs hybrides, il ne produisait aucun bruit. Après avoir entré l’adresse dans le GPS, l’itinéraire se dessina. Il n’y avait plus qu’à suivre la flèche.
Après un quart d’heure de route dans un silence de marbre entre les deux jeunes gens, le 4x4 s’engouffra dans une rue plus sombre. Et plus ça allait, plus les elles étaient... glauques!
Non loin du 5, Lincoln Street, Kate freina brusquement lorsque deux énormes rats traversèrent la route pour ensuite se cacher dans un caniveau. Elle n’avait pas vraiment envie de devoir nettoyer de la purée de rongeurs incrustée dans les jantes!
Quelques secondes plus tard, la voiture s’arrêta enfin devant le bâtiment de William. Kate se tourna vers lui et lui dit:

- Vas y, je reste là.